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H.S.
30 janvier 2009

Lettre ouverte à notre Ministre des musées: le 1er dimanche du mois

° À l’occasion du premier anniversaire des visites de Consoloisirs.be, une trentaine de ses “visiteurs du (premier) dimanche” proposent la “lettre ouverte” suivante à la Ministre Fadila Laanan.

Lettre ouverte à notre Ministre des musées,

Madame Fadila Laanan

Par des “visiteurs du (premier) dimanche” (1)

Vu les difficultés financières, la gratuité quotidienne est un mesure peu envisageable pour la plupart des musées sis en Communauté française. Par contre, la gratuité du “premier dimanche du mois“ a été mise en place sur votre initiative, depuis le 1er mai 2006 dans treize musées jouissant d’une convention: le Musée de la Photographie, le Musée Juif de Belgique, la Fonderie, le Musée de la Gravure et de l’Image Imprimée, le musée du Masque et du Carnaval, etc.

Aujourd’hui, il est complexe d’évaluer les résultats de cette mesure puisque certains de ces musées n’organisent pas de billetterie lors de ces journées gratuites! Si davantage de monde fréquente les musées ces jours-là, il est difficile d’affirmer qu’il s’agit d’un franc succès. L’opération draîne-t-elle un nouveau public? Ou s’agit-il surtout de visiteurs qui seraient de toute façon venus et pour qui le prix de l’entrée ne constitue pas un obstacle déterminant?

MIEUX ANNONCER LA GRATUITÉ

Certains musées ont tardé à indiquer dans leurs prospectus et sur leur site internet ladite gratuité. Dans un souci d’efficacité au moindre coût, nous proposons donc:

1/ Que les musées participants mettent dès à présent à la disposition du public un prospectus, ne serait-ce qu’une simple photocopie A4, pour indiquer non seulement leur propre gratuité mais également la liste des différentes institutions qui pratiquent cet avantage pour le public.

2/ Qu’ils (in)forment leur personnel afin qu’il puisse expliquer pourquoi, ce jour-là, l’entrée est gratuite, et, a fortiori, faire ainsi la promotion de cette mesure pour les mois suivants.

DE PLUS EN PLUS DE MUSÉES

Pour favoriser l’essor de cette initiative, il conviendrait que de plus en plus de musées pratiquent cette gratuité dans l’ensemble du pays. Dans ce contexte, puissent davantage d’institutions fédérales (le Musée des Instruments de Musique, le Musée du Cinquantenaire, le Musée d’Art Ancien et Moderne, le Musée des Sciences Naturelles, le Musée de Tervueren, etc.) qui pourraient jouer un rôle moteur dans cette sensibilisation s’aligner sur ce projet plutôt que de pratiquer “la gratuité du premier mercredi du mois” après treize heures. Qui plus est, cette formule gagnerait en équité à l’égard d’une majorité de la population active. Les citoyens belges ne se retrouvant plus dans les multiples gratuités initiées dans notre pays, il serait bien utile également d’accorder les pratiques avec la partie flamande du pays où l’on rencontre parfois une démarche similaire avec “ le dernier dimanche du mois” gratuit. Il nous semble utile que notre Ministre puisse relayer nos demandes à ces différents niveaux.

Dans tout effort d’information, ne serait-il pas envisageable que la Communauté française cite l’ensemble des musées qui sont gratuits au moins chaque premier dimanche du mois, dès qu’ils sont établis sur le territoire que couvre la Communauté française, qu’ils soient conventionnés ou non?

On pourrait ainsi constater qu’ils sont bien plus nombreux que les treize institutions aidées par la Ministre: des musées universitaires (le Musée de Louvain-la-Neuve), des musées communaux tant en Wallonie (les très nombreux Musées de Liège, Tournai, Verviers, etc.) qu’à Bruxelles (le Musée d’Ixelles, le Wiels), et même certains musées fédéraux (le Musée de l’Armée, le Musée Antoine Wiertz, le Musée Constantin Meunier). Plus ces musées seront nombreux, plus les synergies seront possibles, et plus - mois après mois - leur médiatisation collective sera fructueuse et risquera de toucher un public qui ne les fréquentent pas encore. La simple énumération de ces lieux multiples et réputés deviendra incontournable, ce qui profitera particulièrement aux plus petites entités qui n’arrivent généralement pas à jouer toutes seules dans la cour des grands.

CHAQUE MOIS, METTRE UNE ŒUVRE EN EXERGUE

Depuis la conférence de presse qui lança le 4 mai 2006 cette nouveauté tarifaire, les médias n’ont qu’épisodiquement rappelé l’existence de cette gratuité, sans doute parce que peu de données inédites leur ont été fournies pour en ressourcer une médiatisation récurrente. Préconisée par le regroupement d’usagers Consoloisirs.be et déjà appliquée avec un succès certain depuis plus de trois ans par le Musée d’Ixelles, la “ mise en exergue “ d’une œuvre à l’occasion de ces journées de gratuité pourrait être profitable puisqu’elle répond au moins à trois nécessités:

-1: Réactualiser l’intérêt des médias pour favoriser une annonce mensuelle de la “gratuité”, moyen quasi indispensable pour tenter de toucher de nouveaux publics

-2: Par une initiative relativement simple et n’engageant pas trop de moyens, répondre à une question entièrement justifiée qui taraude de nombreux conservateurs: avec des trop maigres ressources financières, comment accueillir ces nouveaux publics qu’on invite à franchir pour la première fois le seuil de nos musées? Elle constitue donc bel et bien un outil d’éducation permanente et peut permettre au public de trouver intérêt à revenir régulièrement dans le même musée. Si le choix des œuvres est judicieux et les moyens de les présenter attractifs et pédagogiques, cette activité, sur la durée, peut offrir à de fidèles visiteurs une initiation artistique basique

-3: Enfin, pareille opportunité constitue un bon prétexte pour nourir, s’il le fallait, l’ imagination des équipes qui animent les musées.

Il nous semble indispensable que pareille médiatisation, mois après mois, des joyaux des fonds permanents de nos musées accompagne la gratuité du “ premier dimanche du mois “. Il revient à l’autorité politique d’initier les moyens qui permettraient d’optimaliser cet objectif par le biais d’une promotion régulière auprès de la presse écrite et audiovisuelle, de la fidélisation du public via une lettre mensuelle électronique, de la recherche de nouveaux visiteurs par le biais d’un site internet qui permettrait enfin à la population de découvrir quels sont les multiples musées qui la pratiquent.

Est-il utopique d’imaginer qu’ainsi conçus et promotionnés, ces “premiers dimanches” pourraient rapidement devenir plus populaires, dans la lignée du succès qui ne se dément pas, année après année, des Journées annuelles consacrées au Patrimoine?  (info Bernard Hennebert)

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